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Médias & Entrepreneuriat

En quoi consiste le métier d'attaché(e) de presse ?

26 Août 2013 , Rédigé par Valérie Bauer-Eubriet Publié dans #LES PROS DE LA COM

En quoi consiste le métier d'attaché(e) de presse ?

Question de Laura, fraîchement diplômée d'un DUT édition/librairie qui envisage d'intégrer le service communication d'une maison d'édition : ça consiste en quoi le métier d'attaché de presse ? Sous cette appellation bizarre qui aurait sérieusement besoin d'être mise au goût du jour se cache un métier que peu de gens connaissent vraiment.

Remarque préliminaire : contrairement à ce que peut laisser penser ce nom, les attachés de presse ne sont pas pieds et poings liés avec la presse...

Un(e) attaché(e) de presse fait... des relations presse ( = RP). Pour simplifier (même si c'est un peu réducteur), il s'agit de l'ensemble des techniques de communication utilisées pour échanger avec les journalistes en vue d'obtenir des articles et des reportages.

En clair : l'objectif est de mettre sous les feux de la rampe une entreprise, un produit, un service ou une personne qui, sans cela, resterait inconnu du grand public.

Pour une maison d'édition par exemple, le rôle de l'attaché(e) de presse est de donner un maximum de visibilité aux ouvrages et aux auteurs pour attirer les lecteurs, et à la maison d'édition pour attirer de nouveaux auteurs.

Faire des relations presse, ce n'est pas envoyer des e-mailing dans tous les sens aux journalistes.

Thierry Wellhoff, Président du Syntec Conseil en RP

Et donc, concrètement, ça fait quoi ?

On croit souvent que les professionnels des RP ne servent qu'à rédiger des communiqués de presse, les envoyer, attendre les appels de journalistes et courir les mondanités. C'est heureusement plus complexe et palpitant que ça (d'où le diplôme requis pour exercer ce métier = souvent Bac+5 ).

Les missions sont assez variées :

  • Établir le diagnostic de ce qui est médiatisable ou pas (car tout ne l'est pas, loin de là),
  • S'il n'y a pas grand chose d'intéressant à se mettre sous la dent : se creuser les méninges pour en trouver voire en créer de toute pièce (car pas de pêche aux articles sans appât),
  • Organiser des conférences de presse,
  • Rédiger des communiqués, dossiers de presse et autres documents destinés aux journalistes en réfléchissant à l'angle susceptible de faire mouche,
  • Constituer les fichiers de journalistes adaptés en fonction de la nature de l'information (on est aidé par des bases de données, mais mieux vaut quand même bien connaître les journalistes et leurs centres d'intérêt pour ne pas se louper),
  • Envoyer des informations aux journalistes et, comme ça ne suffit généralement pas : les relancer par téléphone,
  • Répondre voire anticiper leurs demandes (renseignements, visuels, interviews à organiser...),
  • Faire le bilan de ces actions, avec notamment les press-book, qui compilent l'ensemble des articles parus pour un sujet donné.

Dans ce métier, la veille est essentielle : veille sur l'actualité afin d'identifier les opportunités de prise de parole, mais également veille sur l'évolution des médias pour savoir à qui s'adresser pour quel sujet. C'est le nerf de la guerre.

Dans une maison d'édition, l'attaché(e) de presse s'occupe en plus de l'envoi des ouvrages aux journalistes (qui les revendent ensuite sur E-Bay ;-)

Voilà pour les missions de base. Les attaché(e)s de presse confirmé(e)s se chargent en plus de définir une stratégie, de préparer les prises de parole des dirigeants dans les médias (avec rédaction d'antisèches qu'on appelle « éléments de langage » et organisation de médiatraining...), d'organiser des partenariats médias...

Un métier, 2 façons de l'exercer

L'attaché(e) de presse peut travailler soit en agence, soit en entreprise (on dit dans ce cas « chez l'annonceur »).

En agence, il/elle gère un « portefeuille de clients », c'est-à-dire qu'il/elle travaille pour plusieurs entreprises -du même ou pas- qui ont externalisé leurs RP.

Certains éditeurs font appel à des agences pour médiatiser leurs ouvrages. On peut donc tout à fait envisager d'être attaché(e) de presse spécialisé(e) dans l'édition (mais aussi dans le sport, les jeux vidéo, la déco etc.) en agence. Bon à savoir car les agences recrutent plus facilement que les annonceurs.

Un métier qui évolue

La presse évolue, les Relations Presse aussi !

Les rédactions redoublent d'efforts pour développer des contenus variés sur internet et de plus en plus de journalistes ont leur propre blog. Conséquence : le communiqué de presse classique ne suffit plus, il se modernise. Il faut désormais miser sur les « communiqués enrichis », c'est-à-dire interactifs, intégrant a minima des liens url ou, mieux, des vidéos, photos... et surtout, rédigés en tenant compte des logiques de référencement sur internet.

Sur leurs sites, les médias ne mettent pas uniquement en ligne des articles : ils accordent de plus en plus de place aux vidéos. Les attachés de presse doivent donc plus que jamais préparer les porte-parole à avoir la bonne attitude et le bon mot face à la caméra.

Les journalistes sont de plus en plus présents sur les réseaux sociaux, notamment Twitter. Les professionnels des RP sont priés d'en faire autant ! Un employeur potentiel ira tout de suite vérifier si le candidat qu'il reçoit est présent sur ces réseaux.

Un métier pour qui ?

Pour les personnes curieuses qui s'intéressent à l'univers des médias et leur évolution. Avec de « l'aisance relationnelle et rédactionnelle » comme on dit dans les annonces. C'est un métier de contacts. On rencontre plein de gens brillants dont on apprend énormément...

Les débuts peuvent être difficiles car les journalistes, pressés par le temps et très sollicités, se montrent parfois -rarement heureusement- désagréables. Il faut donc prendre son courage à 2 mains pour les appeler, tout en sachant qu'ils sont susceptibles de vous envoyer bouler. C'est le métier ! Timides s'abstenir.

Mieux vaut par ailleurs être hyper organisé(e) car il y a souvent tout un tas d'actions à mener de front, et la moindre bourde peut coûter cher. Si vous oubliez d'envoyer telle info à tel journaliste qui l'a demandée en urgence, vous passerez à côté de l'article. Le journaliste risque de vous en vouloir et de ne plus jamais faire appel à vous à l'avenir...

Une info mal comprise et donc mal transmise au journaliste et la bourde sera reprise dans le journal par votre faute. Vous devrez rendre des comptes...

C'est un métier mal compris car les gens connaissent mal le fonctionnement des médias (non, les infos ne sont pas reprises automatiquement !!!). Les collègues ne font généralement pas de cadeaux : quand un article est mauvais, les interviewés considèrent souvent que c'est de la faute de l'attaché(e) de presse; et quand un article est bon, c'est grâce à eux :-)

Voilà pour les grandes lignes...

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